« L'humiliation ne m'a pas détruit.
Elle m'a sculpté. »
—
Trois mois ont passé depuis le regard de Yuèyao.
Un regard si tranchant qu'il avait laissé une cicatrice invisible.
Elle ne l'avait pas ignoré.
Elle l'avait effacé.
Mais Nail ne s'était pas effondré.
Il avait observé.
—
Chaque jour, il suivait Liyan sans mot.
Mais ses yeux voyaient tout.
Le port du menton.
L'élégance contrôlée de chaque mouvement.
Le ton de la voix, jamais trop fort, jamais trop faible.
La manière de sourire sans donner, de séduire sans promettre.
Nail avait compris : Liyan n'était pas seulement un prince.
Il était un théâtre à lui seul.
Alors Nail apprit.
—
Il copia. Affina. Dépassa.
Il se tenait droit.
Son regard, toujours noir, était maintenant plus profond encore.
Non plus vide — mais chargé.
Il se coiffait différemment.
Ses gestes étaient lents, précis, polis.
Et pour la première fois… il parlait.
Pas beaucoup.
Mais toujours juste.
—
Les serviteurs ne le regardaient plus comme un chien.
Ils baissaient les yeux quand il passait.
Certaines concubines murmuraient :
Qui est ce garçon aux yeux de nuit ?
Il ne souriait jamais vraiment.
Mais il faisait battre des cœurs.
Il n'était pas encore Liyan.
Mais il était au-dessus de tous les autres.
—
Et surtout, il n'avait rien oublié.
Ni le regard de Yuèyao.
Ni le ton de sa voix.
Ni l'arrogance du rejet.
Un jour, elle verrait.
Un jour, elle ne pourrait plus détourner les yeux.
—
Ce jour-là, dans la salle du thé, un vieil eunuque le regarda longuement.
— « Tu étais l'animal du Prince, non ? »
Nail le fixa.
Le vieil homme hocha lentement la tête.
— « Tu ne l'es plus. »
—
Mais Nail ne répondit pas.
Parce qu'il savait :
Il n'a jamais été un chien.
Il n'était pas seulement un adolescent de 15 ans, coincé dans un monde cruel.
Maintenant, il avait 16 ans.
Il avait franchi un seuil.
Un cap silencieux. Une mue invisible.
Le "Nail" des débuts était mort.
Aux yeux des autres, il s'appelait Xū Fang.
Mais à l'intérieur… il restait Ken.
—
Et bientôt, même Liyan devrait se retourner.
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Fin du Chapitre 4