Je me réveillais en sursaut.
Où suis-je? mon dieu, je suis vivante.
Je touche mon visage, ma poitrine et mes jambes afin d'être sûre que c'est réel.
Je suis revenue, mais à quel moment du passé. Je vérifie mon téléphone et aujourd'hui, nous sommes le 20 juillet 2026, soit trois mois avant ma mort.
Il faut que je fasse quelque chose. Attends voir, si je me souviens bien, quand j'avais neuf ans, maman m'a parlé de mon père qui vit en Italie. Je crois qu'il s'appelle Alessandro Giordano. Comment ai-je pu refuser la vérité en face. A l'époque où ma mère m'a parlé de lui, je ne voulais rien savoir sous prétexte qu'il nous avait abandonnées et que j'avais déjà une figure paternelle en Philip. Je ne me suis jamais autant trompée de ma vie.
J'avais sûrement mérité ce qui m'était arrivé car je ne l'ai pas écouté ce jour là.
Je suis trop bête. Je suis désolée maman. Tu as essayé de me dire la vérité et je n'ai rien fait pour en savoir plus.
Je me lève quand je sens des douleurs partout. Les souvenirs me reviennent, faisant serrer mes poings de colère et de haine.
Il a encore abusé de moi hier soir car son repas était trop froid. Tout prétexte est bon pour me punir et montrer son aversion envers moi. Mes côtes me font mal, mon genou gauche ainsi que l'epaule droite sont horriblement douloureux. Je pense avoir quelques côtes cassées car juste le fait de respirer est compliqué.
Je dois sûrement avoir un œil au beurre noir parce que vu la force déployée pour me cogner, le résultat doit être un désastre à lui tout seul.
Il est temps que je parte et profite de cette opportunité pour fuir le plus tôt possible. Je boîte et la douleur est intense mais je dois y arriver, il le faut.
Mon beau-père est au travail donc je prépare un petit sac à dos avec le strict minimum.
Je mets un sweat à capuche et un pantalon trop grand car je dois rester discrète. Il faut que j'arrive à le contacter d'une manière ou d'une autre.
J'ai un plan. Je dois aller dans la ville voisine en train et aller au commissariat qui se trouve là bas. Ou alors je cherche sur internet si je trouve un lien ou un numéro de téléphone.
La ville d'Ipswich devrait faire l'affaire.
Je n'oublie pas de récupérer les affaires de maman et sors par l'arrière de la maison. Il faut que je m'éloigne le plus possible de cet endroit et de cette ville où je peux croiser ces criminels n'importe où. Je peux peut-être acheter une perruque et des lunettes de soleil.
Arrivée en ville, je trouve un magasin de perruque et je fais croire à la vendeuse que c'est pour une soirée déguisée. Une jolie tignasse oburn fera l'affaire.
Je vais à la gare et achète un ticket pour Ipswich dont le train part à 9h du matin.
J'attends impatiemment sur un banc lorsque je croise un homme que je connais trop bien, ou plutôt un des hommes. Mon coeur bat trop vite, mon corps se tend et les frissons me submergent. Je reste dans mon coin, discrete et faisant semblant de lire un magazine. Danny passe devant le quai sans me remarquer et heureusement que j'ai mes lunettes de soleil, ma capuche et ma perruque oburn, sinon je suis finie.
Une fois l'heure, je monte vite dans le train et celui-ci part vers ma destination, me rendant un peu plus sûre de la situation. Je me sens soulagée d'avoir réussi à m'en aller. Je décide de vérifier sur mon téléphone si je trouve des informations sur mon père et quand je l'inscris dans la barre de recherche, je trouve peut-être un résultat positif.
Ils disent que le seul Alessandro Giordano est le PDG de la Corporation Elit, une des plus grande entreprise automobile au monde. Je vois enfin un numéro de téléphone où je tomberai sûrement sur un secrétaire quelconque mais je m'en fiche, car il faut que je sois en sécurité.
Je compose le numéro quand une voix grave se fait entendre.
-Oui, bonjour, ici la Corporation Elit...que puis-je faire pour vous? (dit un homme poli aussi téléphone)
-Oui...bonjour monsieur...excusez-moi de vous déranger...serait-il possible de parler à Mr Giordano Alessandro ? (demandais-je, mes larmes commençant à couler d'émotion)
-C'est à quel sujet? (demande-t-il sérieusement)
-C'est très important...c'est une question de vie ou de mort...je suis de sa famille...(je réponds sans préciser la situation)
-Une question de vie ou de mort? sérieusement ? (dit-il comme si je me moquais de lui)
-Écoutez...Mr Giordano est mon père...ma mère s'appelait Antonia Giordano...mon père ne connaissait pas mon existence et ma mère est décédée quand j'avais neuf ans...s'il vous plaît...aidez-moi...je suis en danger...(expliquais-je en pleurs)
Le secrétaire d'Alessandro Giordano fut abasourdie par les révélations de cette jeune fille. Elle semblait vraiment être en souffrance et les éléments dévoilés étaient réellement cohérents avec ce qui s'est passé des années auparavant. Il decida alors d'accéder à sa demande et lui transféra directement l'appel à son père.
-Oui...bonjour...qui est à l'appareil ? (demanda une voix grave et pleine de prestance) dépêchez-vous, je n'ai pas toute le journée !!! (dit-il avec froideur mais Amalia ne se decouragea pas)
-Bonjour Mr Alessandro Giordano...je m'appelle Amalia Smith...mais mon nom réel est Giordano comme ma mère Antonia Giordano...je suis votre fille...(revelais-je d'un coup, mais je suis obligée si je veux être protégée. Peut être qu'il m'aimera et qu'il sera gentil, comme un père devrait l'être)
-Pardon? répétez-moi...(dit-il)
-Je...je suis...votre fille...ma mère ne vous a pas informé de mon existence...je...je suis désolée que vous l'appreniez de cette façon...mais je n'avais pas le choix...elle est décédée lorsque j'avais neuf ans...et je...j'avais espéré que vous voudriez bien de moi...(dis-je avec espoir)
-Où es-tu? (demande-t-il pressé)
-Je suis en route pour Ipswich, en Australie...(dis-je en attendant sa réponse)
-Très bien...attends moi là bas...j'arriverais vers 15h...sais tu où aller en attendant ? (demande-t-il inquiet)
-Non...je...je ne connais pas la ville...peut-être au commissariat ? (proposais-je)
-Oui...c'est une bonne idée...attends de mes nouvelles Amalia et j'arrive bientôt...fais attention et ne parle à personne...d'accord? (dit-il et je lui dit oui)
-A tout à l'heure...(murmurais-je)
-A tout à l'heure ma petite fille...au fait...as-tu un photo de toi que je puisse montrer à tes frères? (demande-t-il heureux)
-Oui...j'ai des frères ? (dis-je, agréablement surprise)
-Oui...tu en as six...tu les verras ce soir...(repond-t-il gaiement)
-D'accord...peux-tu me donner ton numéro de portable pour que je t'envoie la photo s'il te plaît ? (demandais-je avec gaieté)
Il me dicta son numéro et je lui envoyais une photo de moi, même des photos de moi enfant. Peut être qu'il sera content.
Je suis vraiment pressée d'arriver là bas.
Je pourrais peut-être attendre dans une bibliothèque municipale car c'est assez discret. Je vais faire comme ça. Le plus important étant de garder ma perruque et mes lunettes.