WebNovels

Chapter 19 - Chapitre 19

Après un long moment de réflexion, Rensley relève brusquement la tête. D'un geste sec, il se tourne et pointe son arme vers les ravisseurs. Mais avant même qu'il ne puisse agir, l'un d'eux, manifestement le chef, s'écrie d'une voix dure :

— Ne bouge pas ! Ou je tire !

Rensley se fige. Il sent immédiatement le froid métallique d'une arme braquée sur sa propre tempe. Son regard glisse vers l'agresseur, mais il ne bouge pas. La tension est palpable, l'air devient lourd, chaque seconde semble peser comme une éternité. Le ravisseur profite de ce silence et poursuit, d'un ton autoritaire :

— Dépose ton arme et lève les mains !

Rensley, forcé d'obéir, s'exécute lentement. Il pose son arme à terre, les gestes mesurés, sans jamais détourner ses yeux du chef ennemi. Celui-ci ricane, satisfait de sa soumission apparente, puis ordonne encore :

— Demande à tes hommes d'en faire autant, sinon… tu n'imagines pas les conséquences.

La voix claque comme un couperet. Rensley garde son calme, son visage de marbre ne trahissant aucune émotion. D'un signe discret, il ordonne à ses gardes du corps d'obéir. Ceux-ci, résignés, déposent leurs armes au sol et lèvent les mains bien haut. Leur silence pèse lourd, mais aucun n'ose défier l'ordre.

Les ravisseurs s'avancent aussitôt, ramassent les armes une à une, puis contraignent les hommes de Rensley à reculer. Ligotés sans ménagement, ils tombent sous la domination de leurs adversaires. Rensley, lui, reste debout, libre de ses mouvements mais tenu en joue. Le chef s'approche alors, un sourire ironique accroché aux lèvres.

— Il me semble que tu as changé d'attitude. Tout à l'heure, tu étais d'un calme surprenant, presque indifférent. Maintenant, je sens chez toi une nervosité… différente.

Ses mots suintent la moquerie. Il cherche à provoquer, à tester les limites de celui qu'il tient sous sa menace. Pourtant, Rensley demeure silencieux. Ses yeux glacés reflètent une détermination implacable. Son visage impassible reste impossible à décrypter, comme une énigme que même le danger ne saurait briser.

Le chef, intrigué, abandonne son ton railleur. Sa voix devient plus grave, plus sérieuse :

— Tu sembles avoir changé d'idée, souffle le chef d'un ton moqueur. Tout à l'heure, tu étais calme, presque impassible… maintenant, je vois une lueur différente dans tes yeux.

Rensley ne répond pas. Son visage demeure figé, glacial comme à son habitude. Impossible de deviner ce qu'il pense. Ses traits fermés sont un mur infranchissable, une énigme que même le danger ne parvient pas à fissurer. Intrigué, le ravisseur poursuit, cette fois plus sérieux :

— Choisis. L'une d'elles, et je songerai à vous laisser partir. Tu n'as que cinq secondes.

Ses mots tombent comme une condamnation. Le silence se charge d'électricité. Rensley lève lentement les yeux vers lui et demande, d'une voix grave :

— Es-tu sûr ?

Le chef ricane, mais son ton se fait froid, tranchant :

— Il ne te reste plus que trois secondes.

Rensley se tourne vers moi. Son regard, d'ordinaire impénétrable, se fixe avec intensité. Puis, d'un souffle ferme, il déclare :

— Lâche ma secrétaire. Elle n'a rien à voir avec tout ça.

Le ravisseur arque un sourcil, ironique.

— Vraiment ? Tu crois qu'elle n'a rien à voir là-dedans ? Alors pourquoi l'as-tu choisie ?

Rensley garde son calme. Sa voix résonne avec une force contenue :

— En dehors du travail, elle et moi n'avons aucun lien. Elle est, et elle reste, ma secrétaire. Ne commets pas d'injustice envers une innocente.

Un bref silence s'installe. Finalement, le chef acquiesce d'un air faussement satisfait :

— D'accord.

Rensley serre les dents mais ne détourne pas le regard.

— J'ai fait ce que tu m'as demandé. J'ai fait un choix. Maintenant, relâche-la !

Le ravisseur éclate d'un rire glacé.

— Et pourquoi le ferais-je ?

Rensley réplique aussitôt, la voix ferme :

— Parce que c'est ce que tu as promis !

Un sourire cruel déforme les lèvres de l'agresseur.

— Moi ? Ai-je dit ça ? Je ne crois pas…

Cette fois, le visage de Rensley se durcit davantage. Ses mots claquent, emplis de mépris :

— Un homme ne revient pas sur sa parole. Si tu le fais, alors tu n'es pas un homme.

Dit Rensley avec colère. Le mot meurt presque sur ses lèvres. Le chef des ravisseurs éclate d'un rire moqueur qui ricoche contre les murs froids de l'entrepôt. Il s'approche, décontracté, comme s'il contemplait une pièce de théâtre dont il tient les ficelles.

— Tu t'es trompé ! lance-t-il en ricanant. Je ne t'ai jamais promis ça. Je t'ai dit que j'y réfléchirais, que je verrai ce que je pouvais faire, que j'envisagerais… Mais je n'ai jamais dit que je la lâcherais.

La phrase tombe, lourde. Rensley serre la mâchoire, la colère lui brûle la voix.

— Que veux-tu que je fasse ? demande-t-il d'une voix qui tremble à peine.

Le chef sourit, satisfait de son emprise.

— Voilà la bonne question… Trente coups de fouet, ça te va ?

Le silence mord. Puis, sans attendre, il donne l'ordre. Les ravisseurs ricanent, des échos cruels. Rensley retire lentement sa veste, la dépose sur une chaise comme pour cacher sa dignité avant que la douleur ne l'atteigne. Je reste non loin, impuissante, l'horreur me noue la gorge. Chaque fois que le fouet s'abat, je vois la chemise se déchirer, la chair se fendre, le sang qui s'étale en traits noirs et rouges. Mon cœur se brise en silence. Une rage sourde m'envahit, électrique.

Je me débats. Dans la chute, la chaise bascule. Mes mains sont liées dans le dos, mais je perçois un petit éclat sur le sol : un morceau de cristal, une bouteille brisée, un fragment étincelant. Je rampe, faisant le moins de bruit possible ; les ravisseurs m'ont vue tomber mais ne s'en soucient pas — Dieu merci. J'attrape le verre, le palpe, mémorise sa forme. Après plusieurs essais maladroits, je parviens à frotter l'arête contre mes liens. La corde résiste, crisse, puis cède. Mon souffle est court, mais la peur se change en action.

Je glisse un petit bout de verre dans ma poche et en serre un autre entre mes doigts. Je me précipite vers Rensley, le cœur battant la chamade.

— Écartez-vous, crie-je d'une voix qui veut paraître plus assurée qu'elle ne l'est. Ou je me tue devant vous !

La salle se fige. Les ravisseurs échangent des regards, incertains. J'ordonne ensuite, en m'adressant au chef :

— Dis-leur d'arrêter !

Le chef lève une main et les hommes s'immobilisent, mais il avance vers moi, sûr de lui, comme si me défier était un jeu qu'il gagne d'avance.

— Petite fille, ricane-t-il. Ne fais pas la forte. Tu sais bien que tu n'as pas la force d'un homme. Une femme toute seule veut affronter tous ces hommes ? C'est ridicule !

Ses complices éclatent de rire, cruels et gras. Je sens la colère monter, mais je me force à rester calme.

— Je te dis de ne pas t'approcher, menace-je. Sinon…

— Sinon quoi ? me nargue-t-il.

— Si tu ne me crois pas, essaye, dis-je d'un ton qui se veut menaçant.

Il hésite, amusé. Je profite de cette seconde pour courir vers Rensley.

— Ne t'occupe pas de moi, hurle-t-il en haletant. Sauve-toi !

— Pourquoi es-tu venu ici ? m'écrié-je, tremblante. Je t'avais dit de ne pas venir !

Rensley me regarde, un sourire douloureux fend son visage ensanglanté.

— Idiote, souffle-t-il. Comment pourrais-je te laisser seule ? Je ne veux pas que tu souffres seule. Je donnerais ma vie pour toi. Tant que tu es en sécurité, je suis prêt à tout.

Je lui réponds, nerveuse, presque hystérique :

— Ne dis pas ces bêtises. Nous ne mourrons pas !

Il rit faiblement, puis, malgré la douleur, trouve la force de me rassurer.

— Ne t'inquiète pas, dit-il en essuyant tendrement les larmes sur ma joue. Ces coups ne me tuent pas. Je ne mourrai pas si facilement. J'ai encore assez de force pour me battre ; je ne te laisserai pas. Ce ne sont que des égratignures.

Le chef, goguenard, imite sa tendresse avec un ton méprisable.

— Oh, quelle affection ! s'exclame-t-il en se moquant. Il croit encore pouvoir rire de tout ça.

Un de ses hommes montre du doigt, railleur :

— Chef, regarde-les. Quel couple parfait ! Pathétique.

Le chef s'approche, lentement, comme pour mieux savourer la scène. Sa voix prend une teinte plus sombre, presque intellectuelle, comme s'il professait une leçon.

— J'adore cet air sur vos visages, dit-il. La peur… la peur est un spectacle. Elle fait parler les plus fiers et ramper les plus braves. Toi, Rensley, tu es l'un des hommes les plus puissants du pays, n'est-ce pas ? M. Luc, l'un des riches. Mais aujourd'hui, tu es à ma merci. Profitons de ce moment, prenons notre temps. Dégustons.

Rensley souffle, épuisé mais déterminé :

— J'ai reçu les trente coups de fouet, Maylidjy. Peut-elle être libérée maintenant ?

Le chef des ravisseurs esquisse un sourire cruel et secoue la tête.

— Tu as oublié quelque chose !

Rensley fronce les sourcils, la fatigue marquant ses traits.

— Que veux-tu encore ?

La voix du ravisseur se fait glaciale :

— Agenouille-toi. Prosterne-toi devant moi.

Mon cœur se serre. Je recule d'un pas, effarée :

— Non ! Rensley, ne fais pas ça ! Tu n'as pas le droit !

Mais malgré mes cris, malgré mes suppliques, je le vois se déplacer lentement, son corps tendu par la douleur et la fatigue. Il se met à genoux, et j'ai l'impression que chaque muscle de son corps lutte contre cet ordre ignoble. Les larmes me montent aux yeux, brûlantes et amères, alors que je tente une dernière protestation :

— Un homme fier comme toi ne peut pas… Comment peux-tu faire ça ? Tu es M. Dupont ! Comment peux-tu te prosterner devant quelqu'un, et pire, devant cet homme-là ?

Le chef des ravisseurs éclate d'un rire cruel, sec et résonnant :

— Justement parce qu'il est fier et qu'il porte le nom "Dupont", je veux qu'il se prosterne devant moi ! Regarde-le, Luc, si pitoyable, si vulnérable… Tu n'es rien qu'une petite fourmi à mes yeux. Ça me fait presque pitié !

Rensley lui jette un regard méprisable, un regard chargé de dégoût, comme s'il voulait graver dans la mémoire du chef des ravisseurs tout le dédain qu'il ressent. Le chef, loin de se laisser intimider, éclate d'un rire glacé et poursuit, sûr de lui :

— Oh, je connais ce regard ! Tu veux dire que je suis sans cœur, n'est-ce pas ? Mais n'oublie pas, Luc, tu n'es pas différent de moi ! Toi aussi, tu es sans cœur. Tu crois que je suis cruel ? Regarde-toi… Quand tu punis les autres, ce n'est pas pour le plaisir, n'est-ce pas ? Tu portes ton nom pour une raison. Les gens te craignent non par amusement, mais par peur de ta colère. Une seule erreur, et ils perdent tout : leur vie, leur travail, leurs biens, parfois même leur famille. Certains finissent en prison, éloignés de leurs proches…

Rensley ne baisse pas les yeux. Sa voix résonne, ferme et claire :

— Je n'implique jamais les innocents dans des affaires qui ne les concernent pas. Si quelqu'un menace ma famille, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le punir et protéger les miens. Mais ici, il n'est question que de justice. Tous les humains sont égaux. Si quelqu'un agit de manière suspicieuse, injuste ou inhumaine, alors il doit répondre de ses actes.

Le chef des ravisseurs ricane, le visage cruel :

— Fais-tu partie de la justice ? Ou fais-tu partie de la police ? Ta soi-disant justice peut-elle réellement empêcher le mal et les délires dans ce monde ?

Rensley ne vacille pas :

— La justice n'est pas parfaite, mais elle reste le pilier qui empêche le monde de sombrer dans le chaos.

Un sourire narquois fend le visage du ravisseur :

— Quel beau discours ! On dirait un politicien en campagne, promettant tout et n'importe quoi. Une fois au pouvoir, il oublie tout !

Rensley serre les poings, la rage contenue dans ses yeux :

— Je suis différent. Je ne digère pas l'injustice, même si je possède richesse et pouvoir.

Le ravisseur, impatient, claque des doigts :

— Assez bavardé. Maintenant, signe ça !

Rensley fronce les sourcils :

— C'est quoi ça ?

— Tu signes ces papiers pour me transférer ton groupe Lazy, sinon attends-toi à ce que ta copine meure !

Carline, assise près de lui, s'étrangle presque :

— Et moi, Rensley ? Ne vas-tu pas m'abandonner ici ?

— Toi ! Tais-toi ! gronde le chef.

Rensley regarde le contrat, ses mains encore partiellement liées :

— Comment puis-je signer avec les mains attachées ? Je ne peux même pas lire ce qu'il contient !

— Tu n'as pas besoin de savoir ! répond le ravisseur. Tu n'as qu'à signer !

— Je veux savoir si c'est équitable…

— Même si ce n'est pas le cas, tu ne pourras rien faire. Tu n'as pas le choix !

L'un des ravisseurs détache enfin Rensley. Je reste assise à côté de lui, observant chaque mouvement. Rensley jette un œil à ses hommes, comme pour s'assurer qu'ils ont préparé quelque chose pendant qu'il parlait au chef. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils mijotent.

Pendant qu'il feint de lire le contrat, le chef s'impatiente :

— Je t'ai demandé de le signer, pas de le lire ! Tu me fais perdre mon temps. Si je n'avais pas besoin que tu signes ces papiers, je t'aurais déjà mis à terre !

Soudain, une voix familière claque dans la pièce :

— Ne bouge pas, ou je le tue !

Je lève les yeux et le vois : Mr Carl, l'assistant personnel de Rensley, tenant un couteau contre la gorge d'un ravisseur. La peur transperce le visage de ce dernier, paralysé. Il ne bouge même pas d'un pouce, figé par la terreur.

Le temps semble suspendu. Chaque souffle devient lourd, chaque regard brûlant. Rensley fixe Mr Carl, un mélange de soulagement et de surprise dans les yeux... Mais que va-t-il se passer en suite ? Prochain Chapitre !

More Chapters